dimanche 18 septembre 2011

Interlude IV : L'univers d'un esthète bruxellois

L'annonce d'une prochaine vente aux enchères est l'occasion de pénétrer dans L'univers d'un esthète bruxellois
J'ai sélectionné ces quelques œuvres en vente :

Anto Carte (1886-1954)
Saint Sébastien, vers 1934

Esculape, dieu de la Médecine
Époque Romaine, IIe siècle.

Pierre Theunis (1885-1950)
Jeune homme assis

Adolphe Crespin (1851-1944)
Portrait de jeune homme (le fils du peintre)


Glyn Philpot (1884-1937)
Echo et Narcisse


Arno Breker (1900-1991)
Homme assis

Arno Breker (1900-1991)
Kameraden Relief, 1939/1940

Attribué à Franz von Stuck (1863-1928)
Hercule, vers 1900



Luca Madrassi (1848-1919)
Jeune homme au poignard

John Lundqvist (1882-1972)
Orphée, 1928

Narcisse
Naples, fin du XIXe siècle

James Ensor (1860-1949)
Portrait en Arabe, 1878


Rik Wouters (1882-1916)
Autoportrait


Lovis Corinth (1858-1925)
Portrait d’Africain, 1884

Victor Demanet (1895-1964)
Jeune homme de profil

Duncan Grant (1885-1978)
Jeune homme allongé nu de dos, 1935

Duncan Grant (1885-1978)
Paul reclining, 1953

Ludwig von Hofmann (1865-1945)
Les baigneurs, vers 1910


Karl Dick (1884-1967)
Autoportrait, 1908

Henry Scott Tuke (1858-1929)
Portrait de Johnny Jackett

Pam Rueter (1906-1998)
Jeune couple

Jean Maury
Jeunes garçons habillés en marin

Arlequin

Ces quelques photos nous font découvrir cet intérieur :






Pour tout savoir sur cette vente, cliquez-ici.

dimanche 11 septembre 2011

Interlude III



Possession à distance

Aujourd'hui, sur la pente d'un renoncement total (et ce n'est pas faute de désir ni à la suite d'une déception), jamais sans doute je n'ai été plus sensible à la beauté de l'Homme, à sa souveraineté. La seule vue de certains de mes semblables qui ne sont que mon prochain suffit à me jeter dans une sorte d'extase.
Je n'oublie rien, quand je me représente leurs charmes. L'évocation de leur physionomie, de leur nudité ne me laisse rien, presque rien à souhaiter davantage que de les voir eux-mêmes. J'assiste comme à un film que mon imagination développe au ralenti. Rien même de ce qui est le plus caché, le plus secret ne m'échappe, tant mon appétit se suffit à lui-même. Ce que je contemple allusivement, illusoirement me fascine au point que je suis presque entièrement satisfait, l'indiscrétion, le viol ajoutant je ne sais quoi à mes prises. Il s'agit là d'une sorte de possession factice à distance, peut-être préférable au réel. On perd si souvent ce que l'on croit tenir. Les êtres dont on s'empare ainsi ne peuvent rien me refuser de ce que je prends à volonté d'eux-mêmes, sans permission, comme à la volée. Le prélèvement est gratuit et sans réticence.
Parfois, l'idée que je me fais de la Beauté de l'Homme est préférable à la Beauté même, dans la mesure où j'en suis plus personnellement l'auteur. Tout ce qui pourrait m'être donné par surcroît ne serait peut-être qu'une mauvaise copie.

Marcel Jouhandeau, Bréviaire, 1980 (p.27)

Merci encore à Another Country pour ses photos inspirantes. J'avais relevé ce texte de Jouhandeau il y a déjà quelques mois et j'attendais la photo qui serait le plus en résonance avec ce texte.